Episode 20 : Un barrage !

Episode 20 : Un barrage !

Alors qu’Ily ouvrait la route, l’œil attentif aux alentours, Dred réfléchissait à comment ne prendre aucun risque sur l’itinéraire qu’il avait tracé pour elle.

Lion, quant à lui, s’excusait de la situation, disant qu’il ne pensait pas les avoir embarqués dans cette galère.

Après quelques heures de marche, Lion dit : “Sans vouloir me plaindre, on peut faire une pause, s’il vous plaît ? Corim pèse une tonne et j’aimerais bien pouvoir boire un coup.”

Ily s’arrêta, ainsi que le reste du groupe, et déclara : “Regardez là-bas, je rêve ou c’est encore le genre de panneau qu’on a vu tout à l’heure ? Viens, Lion, on va s’arrêter là-bas si ça te va.”

Lion acquiesça.

Dred ajouta : “Si on s’arrête, par contre, pensez à bien surveiller les alentours, juste au cas où !”

Arrivés au niveau du panneau, Heleyia dit : “Lion, je crois qu’ils te recherchent vraiment, c’est encore le même panneau.” Puis, avec une intonation délirante, elle ajouta : “Mais… on tourne en rond, ma parole !” avant de partir dans un éclat de rire.

Dred répondit : “Effectivement, c’est bien le même panneau. Mais Heleyia, sois plus observatrice, regarde bien. Il y a un code, et celui-ci est différent du précédent.”

Dred s’approcha pour regarder de plus près. Il y avait écrit : 101520240936:121223041530. Il tenta de se souvenir du précédent panneau, qui, d’après lui, affichait quelque chose comme 082020241006:1202, sans se rappeler du reste.

Se tournant vers Lion, il lui demanda s’il savait à quoi cela correspondait.

Lion répondit qu’il n’en savait rien, mais que, selon lui, ce devait être des repères quelconques.

Alors que Dred cherchait à comprendre ce qu’il pouvait faire de ces informations, Corim commença à émerger doucement.

Ily, tout sourire, s’exclama : “Tiens, il revient à lui !” Puis, en rigolant, elle ajouta : “Bien dormi ? J’espère que le message est bien passé cette fois.”

Corim, encore confus, se demanda ce qui avait bien pu lui arriver. Il regarda Dred et dit : “Moucheron Dred, qu’est-ce qui s’est passé ?”

Dred, amusé et désabusé , lança un regard à Ily et dit : “Tu es contente ? C’est pire maintenant… Enfin, il faut espérer que ça lui passe avant que ça nous reprenne.”

Ily éclata de rire et répondit : “Tu es vraiment une cause perdue, Corim. En tout cas, je n’aurais pas dû m’énerver, tu pensais bien faire.”

Corim, perplexe, demanda : “Faire quoi, Ily ?”

Ily, se tournant vers Dred, poursuivit : “Je commençais à me dire qu’il fallait que je reste cool. J’avais abandonné, et là, miracle, il a compris. J’avoue que j’aimerais essayer à nouveau, mais si c’est pire et qu’il recommence comme avant… je ne sais pas de quoi je serais capable. Alors pardon, mais je vais savourer cette petite victoire.”

Dred rit doucement et répondit : “Profite de ce moment de répit. J’espère juste qu’il va vite arrêter de m’appeler moucheron, parce que c’est long et chiant. Bref…”

Il suggéra de prendre un encas pour reprendre des forces avant de se remettre en route.

Après quelques longues minutes, tout le monde avait fini, et ils repartirent.

Après une bonne heure de marche supplémentaire, Ily remarqua deux choses et appela Dred pour qu’il vienne vérifier.

Première constatation : encore un panneau, en contrebas, qui semblait similaire aux autres. Mais pire, un barrage se dressait un peu plus loin sur l’itinéraire qu’il avait tracé.

Dred suggéra à Lion de s’approcher discrètement pour voir ce qu’il en était.

Les deux compagnons avancèrent prudemment et découvrirent rapidement ce qu’ils redoutaient. Des gardes de l’Empire étaient postés là, mais impossible de savoir ce qu’ils cherchaient.

Dred dit à Lion : “Avec tous ces avis de recherche disséminés dans la zone, il vaut mieux ne pas prendre de risque. Je vais refaire l’itinéraire et trouver un chemin plus sûr.”

Ils rejoignirent le groupe pour expliquer la situation.

Tous étaient d’accord pour changer de route, espérant ne pas se retrouver face à un mur de nouveau.

Après avoir traversé une autre partie de la forêt, ils tombèrent sur un nouveau barrage, à plus de deux heures de marche du premier.

Dred proposa alors de se rendre dans la petite ville d’Antarr, située à la limite de la muraille de Corolin, à environ deux heures de marche. Il se souvenait qu’il y avait une taverne où ils pourraient se restaurer et trouver une solution.

Tous acquiescèrent et reprirent leur route.

Sur la route, le calme régnait. Pas la moindre trace d’un panneau, ni d’avis de recherche.

Lorsqu’ils arrivèrent à AntarrDred se dirigea directement vers la taverne. Comme à leur habitude, ils tombèrent sur Celeste.

Dred s’avança vers elle et lança avec un sourire : “Salut, Celeste.”

Celeste, derrière son comptoir, leva les yeux vers lui et répondit avec son éternel ton bienveillant : “Salut, Dred. Qu’est-ce que je peux faire pour toi aujourd’hui ? Tu as l’air… désespéré.”

Prenant une grande inspiration, Dred lui raconta brièvement ce qu’ils avaient traversé. Il expliqua aussi qu’ils cherchaient à atteindre Corolin, espérant y trouver un peu de répit.

Après avoir écouté attentivement, Celeste esquissa un sourire en coin et déclara : “Ah là là, mon bon Dred… Tu sais que je peux rien te refuser.” Elle le regarda lui faisant un clin d’œil avant d’ajouter :
“Prends un repas, repose-toi un peu. Vers 22 ou 23 heures, je vous aiderai à passer sur le territoire de Corolin. À ces heures-là, les gardes sont peu nombreux.”

Dred la remercia chaleureusement et rejoignit ses compagnons pour partager la bonne nouvelle. Ensemble, ils savourèrent un repas bien mérité, discutant et riant pour la première fois depuis des jours.

Une fois la nuit bien tombée, ils retrouvèrent Celeste à l’arrière de la taverne. Elle les guida jusqu’à sa carriole, les installant à l’intérieur. Lion, quant à lui, fût emmener par Celeste.

Tranquillement sur la route menant à Corolin, l’atmosphère était presque paisible. Mais à quelques mètres des portes de la ville, une barrière se dressait en travers du chemin. Un groupe montait la garde.

Celeste s’arrêta calmement et présenta ses papiers, expliquant la raison de sa venue. Pendant que les gardes inspectaient les documents, l’un d’eux fit un tour de la carriole, observant les passagers.

Le garde salua : “Bonsoir.”

Tous répondirent en chœur : « Bonsoir », sauf Corim, qui lança avec sa grosse voix, d’un ton dédaigneux : “Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ?”

Le garde impressionner par Corim sembla déstabiliser, qui répondit d’une voix légèrement hésitante : “Nous cherchons quelqu’un, mais apparemment il n’est pas là…”

Avant que la situation ne dégénère, Ily se pencha vers Corim et lui murmura, son ton chargé d’avertissement :
“Tiens-toi à carreau ou toi et moi, on va avoir un problème. Alors, dis juste ‘ok’ et ferme-la.”

L’aura imposante d’Ily fit son effet. Corim, malgré sa fierté, grogna doucement avant de répondre au garde d’une grosse voix maîtrisée :
“Okay.”

Alors qu’ils pensaient la situation résolue, il désigna quelqu’un d’un signe de tête.
“Vous là-bas.”

Heleyia, prise de panique, demanda timidement : “Moi ?”

Le garde secoua la tête. “Non, pas vous, mademoiselle. Vous, monsieur.”

Dred, resté discret jusque-là, se retourna avec un sourire calme. “Moi ?”

Le garde acquiesça d’un ton ferme. “Oui, vous.”

Un silence tendu s’installa. La sueur perlait sur les fronts.

Dred, toujours maître de lui même, répondit avec un air faussement détendu : “Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?”

Le garde, légèrement adouci, pointa le poignet de Dred : “Votre bouton de manchette. Il est sur le point de tomber. Ce serait dommage de perdre un si joli bouton.”

Un mélange de soulagement et d’étonnement traversa le groupe tandis que le garde poursuivait avec un sourire : “J’en ai une collection, vous savez. D’ailleurs, regardez…”

Dred, jouant le jeu, entama une conversation légère sur ses boutons de manchette, racontant qu’ils étaient un héritage familial. Le garde, fût visiblement charmé aussi par l’échange.

Finalement, après quelques minutes, l’un d’eux dit : “C’est bon, vous pouvez y aller.”

Dred le salua avec un sourire reconnaissant. “Merci pour cette agréable discussion. Moi, c’est Dred. Au plaisir.”

Le garde répondit par un salut amical, et les portes de Corolin s’ouvrirent, permettant au groupe de pénétrer en terre Corolin.

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