Episode 1 : Une rencontre

Episode 1 : Une rencontre

Alors que Dred se promenait avec Heleyia sur un chemin de sable et de cailloux, bordé par une somptueuse forêt de sapins verdoyants, il crut entendre un drôle de bruit venant du cœur de celle-ci. Ils s’arrêtèrent un instant, mais pendant les quelques secondes d’interruption, rien, à peine le sifflement d’un oiseau au loin. Tous deux, avec un air perplexe, se dirent que leur imagination leur jouait des tours et reprirent gaiement leur balade.

En même temps, au cœur de la forêt, un jeune homme brun aux yeux marron, d’environ 1,70 mètre et à la peau mate, cherchait un moyen d’échapper à ses assaillants qui bloquaient sa fuite depuis plusieurs jours. Coincé dans un temple où ils avaient tenté de fuir, il se rongeait les sangs en se disant : « Déjà 6 ou 7 jours que je suis là, je n’ai plus rien à boire ni à manger. Il faut que je sorte de là ! »

Faisant les cent pas tout en réfléchissant à comment s’évader de cet endroit, qui lui avait permis un instant de répit, il se disait qu’il ne sortirait jamais vivant de ce temple, censé lui apporter la solution à ses problèmes. Celui-ci risquait de devenir son problème, mais il ne voulait pas finir sa vie ici.

Ne trouvant pas de solution viable, il prit son courage à deux mains, chercha dans toutes ses ressources et prit la deuxième décision la plus difficile de sa vie.

Avant de se lancer, il entendit une voix grave dire : « Lion, sors de là ou nous finirons par entrer. »

Lion, n’ayant pas peur d’eux, répondit d’une voix valeureuse mais pas totalement sûre de lui : « Essayez si vous l’osez, je vous attends. »

L’individu répondit : « Tu n’as aucune chance de nous échapper. Tu sais, Imperea sera clément avec toi. Cela fait bientôt 8 jours que tu es pris au piège » (avec un ricanement et un rire général). « Tu ne dois plus avoir rien à te mettre sous la dent. Sors vite et nous abrégerons rapidement ça. »

Lion eut une idée… d’une voix sereine et résignée, Lion lança : « C’est bon, je vais me rendre, je sors dans un instant. »

Le chef répondit avec un ton fier : « Tu as pris la bonne décision, petit, nous allons faire ça vite et bien. »

Lion sortit en faisant semblant de se rendre et, au moment où il était à portée de se faire attraper, il se mit à courir avec une telle vivacité que personne ou presque n’eut le temps de réagir.

Tellement pris de court, ils eurent à peine le temps de lui porter quelques coups qu’il était déjà loin.

Le chef cria : « Courez-lui après, bande d’idiots, il a réussi à s’échapper, faites quelque chose. »

À peine le temps de se mettre en route, Lion les avait déjà distancés d’environ dix fois sa taille.

Malgré son impressionnant départ et sa capacité à esquiver un maximum de coups, trois des quatre coups qu’il avait reçus étaient relativement mineurs. L’un des premiers à la joue, tout à fait bénin, une simple marque dont une seule goutte de sang était tombée. Une seconde au niveau du ventre, un peu plus profonde, une belle balafre dont il garderait un souvenir, mais rien de dramatique pour un homme autant en forme : seules quelques gouttes de sang avaient jailli. La troisième au bras gauche était un peu plus critique ; cette plaie entre l’épaule et le biceps lui faisait perdre un peu de mobilité dans le bras. Celle-ci pourrait éventuellement l’empêcher de manipuler parfaitement son épée et surtout, ses coups seraient environ 20 % moins puissants. De plus, elle saignait de façon importante.

C’est après de longues secondes, presque des minutes, alors qu’il avait réussi à bander son bras gauche, qu’il se rendit compte d’un problème bien plus grave.

Toujours en courant, il ressentit une vive douleur à la jambe et se rendit compte que le coup qui avait fait le plus de dégâts était celui reçu à la jambe. Comme un flashback déchirant, il revit son départ du temple.

Les deux premiers hommes postés à la sortie n’eurent même pas le temps de réaliser ce qui se passait. Juste derrière, le chef avait à peine eu le temps de lui faire sa première entaille en sortant une dague. Tout de suite après, trois hommes arrivèrent dans sa direction. Il put esquiver les deux hommes à sa droite, mais celui de gauche, malgré sa rapidité incroyable, réussit à le toucher au ventre. À ce moment, il regarda au loin, voyant encore ces quelques hommes qui étaient postés derrière. En fond, il voyait la forêt et commençait à réfléchir à quel chemin il allait prendre.

Revenant à lui dans sa course-poursuite, il entendait hurler : « Lion, tu es un homme mort. Quand nous t’aurons attrapé, tu ne feras pas que saigner, tu nous supplieras d’arrêter. » À ce même moment, flashback : deux hommes étaient postés derrière eux. Il les avait vus venir et eut le temps d’éviter les deux coups d’épée, ses pieds s’enfonçant dans le sol afin de pivoter. Tout en gardant un appui léger, il esquiva à gauche puis à droite et, en sortie d’esquive, il prit appui sur le sol lui permettant de presque bondir. Une erreur, car malgré l’adrénaline, il n’eut qu’à son retour au sol une fraction de seconde pour esquiver l’homme en embuscade qu’il n’avait pas eu le temps de voir. Celui-ci le toucha à l’épaule.

Revenu à sa course-poursuite, ramené par les bruits se rapprochant de lui et les hurlements de menace, la douleur devenait insupportable. Il revit son dernier instant avant d’échapper aux gardes. Ils devaient bien être une trentaine, mais pensant qu’il avait réussi à atteindre la forêt sans trop d’encombre et légèrement perturbé par le dernier coup qu’il venait de prendre, il se souvenait clairement de cet homme qui avait semblé surgir de nulle part et qui avait réussi, n’ayant personne autour de lui, à lui porter une estocade avec une telle amplitude de mouvement qu’il entailla le muscle de la cuisse de Lion.

Celui-ci saignait beaucoup, mais c’est la douleur qui était la plus problématique. À son départ, l’adrénaline avait suffi pour qu’il ne ressente pas la douleur.

Lion n’était pas n’importe qui et son instinct de survie prit le dessus. Comme par magie, celui-ci transforma sa douleur en une énergie qui lui permit de gagner à nouveau du terrain. Mais dans sa course, la forêt paraissait interminable. Les cris, bien que lointains, lui rappelaient que s’il s’arrêtait, il signerait son arrêt de mort.

Après quelques minutes qui lui parurent des heures, il crut voir la sortie de la forêt. Cela le distraya et dans l’élan, il trébucha sur une racine d’un immense conifère. Tout en tombant, le temps paraissait passer au ralenti. Il se rendit compte que ce n’était qu’un simple chemin, mais que deux personnes se tenaient face à lui. Il vit clairement ces deux personnes : un jeune blond aux yeux bleus, habillé d’une chemise blanche, d’un veston en laine blanche orné de cuir et de broderie, un pantalon bleu foncé, tenu par une magnifique ceinture en cuir marron, brodée de différents sigles. Deux autres détails le frappèrent : il avait l’air de porter une besace en cuir bien remplie et le plus intriguant était probablement le bâton qu’il tenait dans sa main droite. La seconde personne, une jeune femme à la fois attirante et effrayante, se disait-il, était blonde aux yeux bleus, le visage fin, habillée d’une robe noire et de chaussures à talon noires, mais le plus bizarre était le contraste entre son visage angélique et ses cornes noires recourbées vers l’arrière comme des cornes de bélier.

Il frappa le sol avec son épaule et eut tout juste le temps de protéger sa tête entre ses bras.

Allongé au sol, comme inerte, le jeune homme en question était Dred, qui courut vers lui. À sa hauteur, il lui demanda s’il l’entendait et ce qui lui était arrivé.

Par chance, Lion était certes sonné, mais dans un dernier élan de conscience, il eut le temps de dire presque en chuchotant à Dred : « Ils arrivent… fuyez… ils vont vous t… »

Lion perdit connaissance. Heleyia, égale à elle-même, se mit à sourire. Elle demanda à Dred ce qu’il fallait faire. Dred lui répondit qu’il fallait qu’elle l’aide à le ramener à la maison et donc de l’aider à le porter.

Heleyia dit : « D’accord » et, d’une voix un peu candide et étonnée : « On va le manger ? » Dred lui répondit que non avec un petit sourire en coin. Il ajouta : « Dépêche-toi de m’aider, j’ai comme l’impression qu’il ne faut pas que l’on traîne ici. »

Quelques secondes plus tard, deux hommes arrivèrent enfin sur le chemin. Ils virent les traces de sang au sol. L’un d’eux, comme cherchant à scanner avec ses yeux le sol, vit plusieurs traces de pas invisibles à l’œil nu, partant dans une direction. Celui-ci en déduisit qu’ils allaient dans le village de Horcogne. Il contacta leur chef via des implants sous-cutanés et lui dit : « Regardez, il y a deux traces de pas partant dans cette direction. D’après moi, ils vont à Horcogne.”

Le chef fit barricader le village dans les plus brefs délais et tout en prenant un air menaçant, il dit: ” nous allons le retrouver. ».

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